Près d'un conducteur fantôme chaque jour sur les routes belges! Si l'accident reste rare, il pardonne rarement: 8 fois plus d'accidents mortels...
L'accident survenu ce week-end à Tinlot, dans le Condroz liégeois (Belgique) vient le rappeler de manière dramatique: croiser un conducteur fantôme pardonne rarement. Dimanche soir, sur une route nationale, les secours ont sorti de la carcasse de leur voiture deux jeunes gravement blessés. Ils ont été percutés par une voiture roulant tous feux éteints sur la bande de gauche...
En Belgique, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que ne soit lancée une alerte au conducteur fantôme, ces chauffards qui prennent la route (souvent l'autoroute) en sens inverse. Heureusement, tous ne provoquent pas un accident. Mais quand c'est le cas, ceux-ci sont huit fois plus mortels. Selon les chiffres de l'Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR), entre 1996 et 2007, 172 accidents ont été provoqués par un conducteur fantôme. Ils ont fait 123 blessés graves et 52 tués. Soit 3 % du nombre de tués sur autoroute! Les statistiques ne trompent pas: le risque de mourir lorsqu'on est victime d'un accident avec un tel chauffard est sept fois plus élevé que dans un accident "classique" sur autoroute.
Pourtant, la législation est plutôt magnanime en regard du danger que représente ce genre de comportement: un renvoi automatique devant le tribunal pour une amende de 220 à 2 750 euros et un retrait de permis de 8 jours à 5 ans pour cette infraction.
Encore faut-il parvenir à coincer les fantômes, ce qui semble être difficile: seulement 5 à 10 % des 350 à 400 conducteurs fantômes recensés sur nos routes chaque année sont interceptés par la police.
Quant aux dispositifs visant à empêcher l'accès aux autoroutes à contresens, ils existent mais sont coûteux: séparation physique entre l'accès et la sortie de l'autoroute, signalisation et éclairage efficaces, panneaux spécifiques, etc.
Ces dernières années, de grands signaux montrant une main levée sur fond jaune avec un signal de sens interdit au milieu ont été installés à certaines sorties d'autoroutes. L'installation de dos-d'âne crevant les pneus de véhicules qui roulent dans le mauvais sens a aussi été envisagée au début des années 90, mais vite oubliée car cela présentait plus d'inconvénients que d'avantages: obstacles pour les services de secours, dangereux pour les motards, etc.
Restent les systèmes de sécurité électroniques qui constituent la meilleure solution. La France a ainsi testé, en 2005, un système composé d'un radar monté sur un mât de 6 mètres de haut. Il détecte l'arrivée d'un véhicule dans le mauvais sens et allume aussitôt un grand panneau de sens interdit qui se met à clignoter. Une sirène se déclenche si l'automobiliste continue à avancer et s'il passe le radar, le poste de police autoroutière le plus proche est immédiatement alerté, de manière à permettre une interception rapide. Très coûteux, ce dispositif n'a pas connu de lendemains.
Mais ces dispositifs restent inutiles contre un suicidaire ou un conducteur sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue. Ce qui, selon une étude de l'IBSR, correspond a deux profils type de conducteurs fantômes. Cette étude montre aussi "une surreprésentation évidente des conducteurs âgés et de ceux qui étaient sous l'emprise de la boisson".
Source: IBSR, Actu24
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