Les salariés de l'usine historique Mirafiori de Fiat à Turin (nord) ont approuvé l'accord durcissant leurs conditions de travail dont dépendait la survie du site et qui est considéré comme un tournant dans l'histoire sociale du pays.
"Le oui l'a emporté", a indiqué samedi matin à l'AFP une source syndicale, expliquant qu'une urne devait encore être dépouillée mais que mathématiquement la victoire du oui était déjà assurée.
Selon l'agence Ansa, le oui l'emportait avec 54,3 % des voix, après le dépouillement de plus de 90 % des bulletins. Le vote des 5 431 salariés de l'usine, qui avait démarré jeudi, s'est achevé vendredi.
En échange de l'acceptation de l'accord par les salariés, Fiat s'est engagé à investir plus d'un milliard d'euros avec son partenaire américain Chrysler pour produire à Mirafiori jusqu'à 280 000 Jeep et Alfa Romeo par an. Si le non l'avait emporté, le groupe aurait produit ces véhicules aux Etats-Unis ou au Canada, et faute de nouveaux modèles, l'usine turinoise serait allée vers une fermeture assurée. L'usine pourra tourner 24h/24 et jusqu'à six jours par semaine.
Cet accord, qui prévoit un contrat spécifique pour les ouvriers de Mirafiori qui ne dépendront donc plus de la convention collective de la métallurgie, est considéré comme un tournant sans précédent en Italie.
Pour le patron du groupe Fiat, Sergio Marchionne (photo), qui veut faire de l'alliance Fiat-Chrysler un géant mondial de l'automobile, ce type d'accord est indispensable pour que les usines italiennes soient plus productives et arrêtent de perdre de l'argent. Le patron italo-canadien, qui aime à souligner que les 6 100 salariés de Fiat en Pologne produisent le même nombre de voitures que les 22 000 salariés italiens, en a fait une condition sine qua non à l'investissement de 20 milliards d'euros au total d'ici 2014 en Italie pour y doubler la production.
Source: AFP
Photo: Fiat
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